PKDL chez les patients vivant avec le VIH : résultats d'une enquête nationale et revue de la littérature - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Le PKDL (post kala-azar dermal leishmaniasis) est une complication cutanée rare de la leishmaniose viscérale (LV). Notre objectif était de rapporter les cas de PKDL chez les patients vivant avec le VIH (PVVIH) diagnostiqués en France sur les dix dernières années.
Matériels et méthodes |
Nous avons lancé un appel à observations de PKDL diagnostiqués chez des patients vivant avec le VIH en France entre 2010 et 2020, au centre national de référence de la Leishmaniose et aux sociétés savantes (réseaux nationaux des infectiologues (SPILF, REJIF), infectio-pédiatres (GPIP), dermatologues (SFD) et parasitologues (ANOFEL)), et effectué une revue de la littérature sur PubMed (Medline) et Web of Science jusqu'en décembre 2020.
Résultats |
Trois cas de PKDL chez des PVVIH identifiés en France au cours de la dernière décennie ont été décrits et ajoutés à 33 cas informatifs de la littérature. Tous les cas de PKDL avaient des lésions cutanées, 8/36 (22,2 %) avaient une atteinte oculaire, et 5/36 (10,8 %) avaient des lésions muqueuses. Deux typologies de patients ont pu être distinguées selon la présence d'une reconstitution immunitaire sous traitement antirétroviral (groupe 1, 20/36, 55,5 %) ou non (groupe 2, 16/36, 44,4 %). Comparé au groupe 2, les patients du groupe 1 provenaient davantage d'Europe (12/20, 60 %, vs 2/16, 12,5 % ; p=0,0038), avaient un nombre médian de lymphocytes T CD4 sanguins plus élevé (221/µL vs 61/µL ; p=0,0005), étaient plus souvent sous traitement antirétroviral (20/20, 100 %, vs 10/16, 62,5 % ; p=0,0041), avaient moins souvent une LV concomitante (3/20, 15 %, vs 8/12, 66,7 % ; p=0,006), et tendaient à avoir plus souvent une atteinte oculaire (7/20, 35 %, vs 1/16, 6,25 % ; p=0,0531). Le traitement du PKDL reposait principalement sur l'amphotéricine B intraveineuse (17/30, 56,6 %) ou la miltéfosine (10/30, 33,3 %). Une régression complète ou partielle du PKDL a été rapportée respectivement chez 19/32 (59,4 %) et 10/32 (31,3 %) patients, sans différence significative entre les 2 groupes. Une rechute de LV a été rapportée chez 3 patients (11,5 %), et une rechute de PKDL chez 1 patient (4 %).
Conclusion |
Le PKDL chez les PVVIH est une maladie rare et complexe avec deux profils distincts, suggérant des mécanismes physiopathologiques différents.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S105 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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